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Boissons sportives : ce que les coureurs doivent vraiment savoir

Entre marketing séduisant, promesses de performance et réalité physiologique, les boissons sportives se sont imposées comme un accessoire quasi-indispensable pour les coureurs, des amateurs aux professionnels du marathon. S’hydrater devient un geste rituel, mais aussi une nécessité biologique. Pourtant, que contient réellement une boisson dite « sportive » ? À l’heure où la spécialisation s’intensifie et où les ravitaillements ressemblent à des laboratoires mobiles, il reste essentiel de distinguer ce qui est vital de ce qui relève de la tendance. D’autant plus que le marketing met souvent en avant des innovations qui masquent la simplicité des besoins réels.

L’hydratation, une condition physique non négociable

Qu’il s’agisse d’un entraînement quotidien ou d’un semi-marathon, maintenir un bon niveau d’hydratation conditionne à la fois la performance et la récupération. Les pertes hydriques varient selon la durée, l’intensité et la météo, pouvant atteindre de un à trois litres par heure. Un déficit de seulement 2 % du poids corporel — soit environ 1,5 litre pour un adulte moyen — suffit à réduire significativement l’endurance. La transpiration entraîne aussi une perte de sodium et de potassium, essentiels à la conduction nerveuse et à la contraction musculaire.

Sans une hydratation adaptée, le risque de crampes, de baisse d’énergie ou même d’accidents musculaires augmente. L’équilibre entre eau et électrolytes doit ainsi être surveillé avec attention, notamment lors d’efforts prolongés ou sous forte chaleur.

Comment choisir sa boisson sportive ?

L’offre se diversifie rapidement entre boissons isotoniques, boissons énergétiques et gels hydratants. Chacun vante ses avantages spécifiques : apport en eau, en glucides, en électrolytes, ou association de ces éléments. Comprendre ces différences aide à orienter son choix selon la durée de l’effort, l’intensité et les conditions climatiques. L’isotonie, souvent mise en avant par les fabricants, désigne une concentration en particules dissoutes similaire à celle du sang, favorisant une assimilation rapide pendant l’exercice.

Mais au-delà de ce critère technique, de nombreux produits intègrent édulcorants, arômes ou additifs, surtout pour séduire les consommateurs. Ces ingrédients n’apportent pas toujours un bénéfice réel à l’organisme. Le choix devrait donc reposer sur les besoins physiologiques avérés plutôt que sur la promesse marketing.

Focus sur les marques en vogue dans les pelotons

Des marques comme Maurten se sont distinguées lors d’événements majeurs comme le Tour de France ou les grands marathons. Leur innovation principale réside dans l’encapsulation des glucides, censée faciliter l’absorption et limiter les troubles gastriques. Cet argument est largement repris dans leur communication officielle.

L’adoption massive de ces boissons par le haut niveau ne signifie pas forcément une supériorité intrinsèque. Les contrats de sponsoring influencent fortement leur visibilité. Beaucoup d’équipes restent fidèles à des marques pour des raisons commerciales plus que pour une réelle différence en termes d’efficacité ou de composition.

Marketing versus besoins réels du corps

Le discours commercial promet souvent un « carburant » sur-mesure pour chaque situation, mettant en avant performance optimale, meilleure récupération ou neutralisation des crampes. Pourtant, pour la majorité des coureurs et sur des distances inférieures à deux heures, une eau enrichie en sel suffit généralement à maintenir l’équilibre hydrique et électrolytique. Les formules sophistiquées sont rarement indispensables dans ces conditions.

La lecture attentive des étiquettes révèle fréquemment la présence de maltodextrine, d’arômes ou d’exhausteurs de goût, peu pertinents pour la prévention de la déshydratation à court terme. Il est donc conseillé de fonder son choix sur la durée de l’effort, l’intensité et sa propre tolérance digestive, plutôt que sur les promesses alléchantes du packaging.

Manger et boire autour de l’effort : quelles stratégies ?

Préparer une course implique une stratégie combinant nutrition et plan d’hydratation. Les apports hydriques se répartissent avant, pendant et après l’épreuve, incluant aussi bien l’eau pure que les compléments liquides. Avant la course, il est recommandé de s’hydrater en petites quantités régulières jusqu’à trente minutes avant le départ, accompagné d’un petit-déjeuner riche en glucides complexes et pauvre en lipides ou fibres.

Cette approche limite les risques de troubles digestifs tout en assurant un stock énergétique suffisant. La régularité des apports permet également d’éviter la sensation de soif tardive et contribue à une meilleure gestion de l’effort.

Pendant l’effort : adapter le geste à la durée

Pour les courses courtes (moins d’1h15), boire de petites gorgées d’eau toutes les 15 à 20 minutes suffit à limiter la déshydratation. Lorsque l’effort dépasse 90 minutes, il devient pertinent d’ajouter 20 à 60 g de glucides par heure via boissons, gels ou fruits secs, afin de repousser la fatigue centrale et d’éviter le fameux « mur ».

L’ajout de sodium peut aussi limiter la perte d’eau osmotique et prévenir certains troubles musculaires, surtout lors de courses longues sous forte chaleur ou chez les coureurs à forte sudation.

Après l’arrivée : restaurer les stocks

La phase de récupération impose de restituer rapidement les volumes perdus sans excès, pour éviter une dilution excessive du sang (hyponatrémie). L’association eau, électrolytes et glucides à faible index glycémique favorise la resynthèse du glycogène musculaire et accélère la récupération fonctionnelle.

Il est conseillé d’entamer cette démarche dès la fin de l’épreuve, sans attendre la sensation de soif. Cela permet de regagner plus vite ses capacités, d’éviter les crampes tardives et de réduire le temps nécessaire à un retour complet à l’entraînement.

Nouvelles tendances et micro-avancées techniques

L’innovation concerne tant la composition des boissons sportives que les accessoires associés : gourdes évoluées, systèmes anti-déversements ou flasques souples adaptées au trail running. Les coloris inédits et contenants éco-conçus traduisent la volonté des fabricants de séduire un public à la fois soucieux de performance et d’écologie.

Dans le même temps, la nutrition dite « intelligente » revisite le lien sensoriel à l’hydratation : saveurs originales, textures gélifiées et micro-dosages personnalisés font désormais partie de l’univers des boissons destinées à l’endurance.

Ce que le marketing cache encore

Malgré les discours vantant des formulations « révolutionnaires », la majorité des boissons se résument à une base d’eau, de sucre simple et d’une trace de sel. L’écart entre la promesse affichée et la réalité consommée s’explique par la multiplication des innovations superficielles, qui n’ont pas toujours d’impact direct sur la santé ou la performance du coureur lambda.

Comparer attentivement les compositions, le coût réel par litre reconstitué et l’adaptabilité aux habitudes individuelles reste essentiel. Une bonne hydratation ne doit jamais se substituer à l’écoute des signaux corporels ni à l’expérimentation personnelle, surtout lors des séances longues ou exigeantes.

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