Femme s'étirant sur piste d'athlétisme Femme s'étirant sur piste d'athlétisme

La douleur de l’aine chez les coureurs : comprendre et traiter les blessures aux adducteurs

Le rôle du médecin du sport face aux douleurs inguinales

Les athlètes, en particulier les coureurs, consultent souvent pour des douleurs à l’aine. Ces douleurs entrent dans le cadre général de la pubalgie, et il appartient au médecin du sport de déterminer l’origine de la douleur. Le muscle adducteur long est le plus souvent responsable des douleurs pubiennes et inguinales chez les coureurs. Pour mieux étudier et comprendre la fréquence et la complexité des différentes blessures pubiennes et inguinales, un médecin danois spécialisé dans le sport, le Dr Per Hölmich, a étudié 207 athlètes souffrant de pubalgie.

La douleur liée aux blessures aux adducteurs était la plus courante, suivie par la douleur liée à une pathologie musculaire ilio-psoas, loin devant d’autres pathologies reconnues responsables de la pubalgie.

Les adducteurs et leur fonction complexe

Comme tous les autres muscles qui s’attachent au bassin, les adducteurs ont une fonction complexe. Ils jouent un rôle dans l’équilibre transversal du bassin, limitent l’importance de l’abduction, et ont des composantes de flexion-extension de la hanche et de rotation axiale.

Adducteur long et grand droit abdominal opposé

Pour mieux comprendre le rôle des adducteurs longs, un concept anatomique est essentiel : en avant de la symphyse pubienne, les grands adducteurs se mêlent aux muscles abdominaux droits pour former une structure unique appelée aponevrose pré-symphysaire. Ce concept permet de réaliser des exercices de renforcement et d’étirement préventifs pour les muscles du tronc en synergie totale avec les adducteurs.

Examen clinique des adducteurs

Le médecin du sport et le physiothérapeute qui traiteront une blessure à son insertion sur le bassin effectueront des tests cliniques pour évaluer la gravité de la douleur, s’assurer que seul l’adducteur long est affecté et suivre l’évolution des différents traitements sur la pathologie.

Examens radiologiques

L’examen clinique aide à orienter le diagnostic en montrant que la source de la douleur se situe au niveau de l’insertion de l’adducteur sur le pubis lors des différents tests. Des examens radiologiques complémentaires sont essentiels : une radiographie centrée sur l’insertion de l’adducteur au niveau du pubis et une échographie pour mieux comprendre la nature de la pathologie à cette insertion.

Rôle de l’échographie

  • Déterminer s’il y a une blessure au niveau de l’adducteur long
  • Vérifier s’il s’agit d’une tendinopathie d’insertion, d’une déchirure du tendon ou d’une blessure entre l’os et le muscle ou entre le tendon et le muscle.

En cas de doute sur la nature de la blessure, une IRM peut différencier précisément les lésions tendineuses et musculaires.

Traitements possibles des douleurs aux adducteurs

  • Repos relatif et physiothérapie sans douleur en cas de lésion musculaire à l’insertion ou de lésion à la jonction entre le tendon et le muscle.
  • Traitements médicaux adaptés pour soulager la douleur et traiter la pathologie en cas de tendinopathie d’insertion dans les adducteurs longs. La physiothérapie locale, les massages transversaux profonds, la thérapie par ondes de choc et la mésothérapie sont efficaces et peuvent être effectués initialement.
  • La ténotomie, sectionnement chirurgical des adducteurs affectés, peut être la seule solution pour soulager la douleur après plusieurs mois de traitement médical infructueux.

Conseils du médecin du sport pour éviter les douleurs aux adducteurs

Les douleurs inguinales sont fréquentes chez les athlètes, notamment les coureurs. Dans cette même zone, les hommes sont plus susceptibles de souffrir de blessures aux adducteurs tandis que les femmes sont plus sujettes aux blessures musculaires ilio-psoas. La simple douleur aux adducteurs indique que l’athlète présente des problèmes mécaniques complexes au niveau du bassin.

Il est donc important de prendre en compte une préparation physique et une rééducation globales pour corriger les déséquilibres musculaires, réduire l’instabilité entre la colonne vertébrale lombaire et le bassin, et diminuer le retard de contraction des muscles du tronc par rapport aux muscles des membres inférieurs.